Laurent Ledoux, patron démissionnaire du SPF Mobilité, confirme que le cabinet Galant avait connaissance du rapport de la Commission européenne.
Ce jeudi après-midi, au Parlement, le Premier ministre s'est expliqué sur la nouvelle "affaire Galant". Au sujet du rapport de 2015 de la Commission européenne concernant les failles dans la sécurité aéroportuaire, Charles Michel avait déclaré que cette information n'avait pas été transmise au cabinet de Jacqueline Galant.
Ce sont deux fonctionnaires de la DGTA qui auraient obtenu ce rapport. Mais ce serait faux. En effet, de source proche de l'administration, deux documents informatiques nous parviennent sur les flux d'échange de messages électroniques (voir ci-dessous) démontrant que le contenu du rapport 2015 de la Commission européenne a bien été envoyé au cabinet Galant. Le 29 juin 2015, selon le premier document. A ce sujet, le cabinet Galant se défend en expliquant qu'il n'a pas reçu le rapport de la Commission en tant que tel, mais seulement un résumé du rapport non-définitif. Ce document du SPF, en notre possession (voir ici), montre néanmoins que les grandes lignes du rapport 2015 y figurent bien.
Le second document montre qu'une réunion avait été organisée le 23 mars 2015 à ce sujet pour évoquer les premiers résultats de l'audit de sécurité de la Commission. Etaient présents à cette réunion, des membres de l'administration mais aussi Dominique Laurent, Chef cab adjointe de Jacqueline Galant et René Heinz, conseiller au cabinet Galant.
Laurent Ledoux, patron démissionnaire du SPF Mobilité, confirme que le cabinet Galant avait connaissance du rapport de la Commission européenne (CE). "A ma demande, une réunion a été organisée le 27 mars 2015 avec le Cabinet pour discuter des résultats préliminaires de l’audit de la Commission. Le rapport d’audit final de la CE a été transmis de mon bureau au cabinet le 26 juin 2015. Il leur est parvenu le 29 juin", nous a déclaré Laurent Ledoux en réponse à cette révélation.
La Chambre presse le gouvernement à s'expliquer
Après avoir découvert ce nouveau rebondissement sur le site LaLibre.be, les députés - en plein débat - ont exigé que le gouvernement revienne s'expliquer dans les plus brefs délais devant la Chambre. Visiblement sonné, le président de la Chambre, Siegfried Bracke, a indiqué qu'il convoquait sur le champ le Premier ministre. Ce dernier a répondu par téléphone ne pas "pouvoir" revenir dans l'hémicycle ce jeudi soir. Une réponse qui a soulevé de nombreuses réactions et critiques au sein de l'opposition.
Dans une vague d'indignation, Ecolo, cdH, PTB, sp.a et PS dénonçaient immédiatement les "mensonges et autres bobards" dans le chef de la ministre Galant. Les chefs de groupe de l'opposition exigeaient que le Premier ministre vienne s'expliquer dès ce vendredi accompagné de Mme Galant. Les députés cdH et Ecolo ont en vain réclamé une réunion immédiate des présidents de groupes. Un vote, imposé par un Siegfried Bracke toujours aussi mal à l'aise, a cependant permis à la majorité de donner un peu de temps à Charles Michel pour soigner sa défense de ce vendredi après-midi.
Il n'en sera finalement rien puisque Jacqueline galant a remis sa démission ce vendredi matin.